CONCOURS DE DICTEE A SEES

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Sur les conseils d’Anita, pour le site de la Fédération, vous trouverez en pièce jointe le texte de la dictée, une photo avec les 3 premiers et la liste des 10 premiers.

En fin d’AM un article a été envoyé à Ouest France et l’Orne Hebdo (+ la photo et le texte de la dictée)..à suivre

Merci, bien cordialement et bonne fin de journée, bien arrosée 

Françoise Herbinière, canton de Sées

Sur la photo : Claudine Droulon, vice-présidente de la fédération de l’Orne, Armelle Scharr, Gérard Olivier, Mireille Ouvrard, Anita Sarraute

TEXTE DE LA DICTEE

Un rêve de frontière

Sur une carte, comme elle est ténue, la frontière ! lls l’avaient tant regardée qu’elle avait
fini par incarner un de leurs rêves les plus chers : passer de l’autre côté, quitter leur pays où
la misère rongeait les villages, où derrière les murs ocre des maisons il n’y avait qu’ennui et
désespérance… lls l’avaient tant regardée qu’ils s’étaient plu à imaginer ce que serait leur
vie, de l’autre côté de la ligne. Rien ne les effraierait ! lls accepteraient les travaux les plus
durs, se plieraient aux coutumes de leur nouveau Fâys, étudieraient sa langue, et peut-être,
un jour, en acquerraient-ils la nationalité… Mais pour cela, il fallait la franchir, la frontière I
Certes, jamais ils ne s’étaient imaginé gue ce serait aisé, mais d’habiles bonirnenteurs les
avaient embobinés, se faisant fort, en échange de leurs maigres économies, de transforrner
ce qu’ils avaient toujours vu comme une dangereuse expédition en une simple balade I
Alors ils avaient mis sur pied leur départ. lls étaient partis nuitamment, entassés dans un,e
carriole cahotante. Les hommes parlaient à mi-voix, les femmes marmottaient des prières
en serrant dans leurs doigts des chapelets bénits. Après quelque cinq heures et demie d’un
trajet exténuant, affamés, déshydratés, les membres douloureux d’avoir été tant hallottés,
ils arrivaient enfin au but, enivrés par une sensation de liberté inouiê, quand un « Halte-là !
» menaçant, proféré par des haut-parleurs tonitruants, avait brisé net leur rêve. Alignés
devant les murs marron d’une baraque exiguë, ils avaient entendu un homme en uniforme
annoncer qu’ils << n’étaient pas réglo ». Enfin, après une interminable attente, ils n’avaient
pas été jugés assez intéressants pour qu’on les incarcère, et on les avait renvoyés. C’est
douloureux, un rêve qui se brise… Et pourtant, sur une carte, comme elle est ténue, la
frontière !
Texte de Line CROS, championne d’orthographe

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